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Pourquoi un plan de lutte contre la maltraitance ?

  • Parce que tout acte de maltraitance est inacceptable, d'autant plus qu'il s'exerce sur des personnes fragiles et souvent dépendantes : personnes âgées, personnes handicapées. Même si le dévouement des personnels est généralement exemplaire.
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  • Parce que la maltraitance est malheureusement un phénomène réel, même s'il demeure rare : sur les trois dernières années, 935 signalements ont été reçus par les Directions départementales des Affaires sanitaires et sociales, pour 960 000 personnes accueillies en établissements pour personnes âgées et pour personnes handicapées.
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  • Parce que la maltraitance peut prendre des formes très diverses, qui ne sont pas toujours immédiatement visibles : négligence, violences psychologiques ou morales, jusqu'à des actes de maltraitance physique ou sexuelle. La négligence grave est une forme de maltraitance : par exemple, le fait de ne pas effectuer de changes assez fréquents des personnes incontinentes, ce qui provoque d’abord l’inconfort puis les escarres. Il y a aussi des violences psychologiques et morales, comme l’absence de respect de l’intimité et de la pudeur (par exemple, la toilette d'un résident effectuée sans fermer la porte de la chambre).
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  • Parce qu’au-delà des actes de maltraitance proprement dits, beaucoup de personnes âgées ou handicapées souffrent aussi de l’indifférence. Ce qu’on appelle parfois la « maltraitance passive » prend ainsi la forme de petites négligences : par exemple, lever ou coucher les résidents trop tôt, ne pas répondre aux appels, faire des toilettes trop rapides, servir des repas trop tôt… Autant que par l’augmentation nécessaire du nombre des professionnels dans les établissements, la réponse à cette situation passe par une double action auprès des personnels, qui doivent être sensibilisés et formés à la bientraitance et recevoir un soutien psychologique s'il y a lieu.
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  • Parce que la maltraitance peut aussi être financière. Cela va des abus de confiance aux escroqueries, en passant par les vols simples ou aggravés. Tous ces actes sont des délits réprimés par le juge. La loi réformant les tutelles, adoptée en février par le Parlement, va contribuer à prévenir cette forme de maltraitance.
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  • Parce que la lutte contre la maltraitance nécessite de mettre en place un système rigoureux d’auto-évaluation des établissements et de contrôle externe : d’abord en mobilisant les responsables d’établissement, à travers des engagements de qualité et une évaluation externe de leur établissement, par un organisme indépendant ; ensuite en renforçant les contrôles des services de l’Etat, leur fréquence et les suites qui y sont données.
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  • Parce que les risques de maltraitance peuvent être mieux anticipés. D'un côté en facilitant le signalement, notamment par les familles ; de l'autre, en mettant en place une culture de la bientraitance, reposant sur le respect de la personne. Cette culture de la bientraitance passe d’abord par un projet de vie et un projet de soins adaptés à l’état de santé de la personne, à ses choix de vie et jusqu’en fin de vie. Elle requiert la mise en place de protocoles de prise en charge (par exemple, il est inutile d’imposer des couches à une personne qui n’est pas incontinente !). Elle appelle aussi quantité de gestes simples. Veiller au respect des choix de la personne concernée : heure à laquelle elle souhaite se lever, petit-déjeuner, toilette, vêtements qu’elle souhaite porter, voisins de table… Appeler quelqu’un par son nom, le vouvoyer, donner une place aux familles si elles le souhaitent…
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  • Parce que la mise en oeuvre de la bientraitance et la lutte contre la maltraitance demandent une mobilisation concertée de l'ensemble des acteurs concernés : services déconcentrés de l'Etat (DDASS), qui ont pour mission de contrôler tous les établissements pour personnes âgées et pour personnes handicapées ; services d'aide sociale des Conseils généraux, qui gèrent directement certains établissements (maisons de retraite, foyers non médicalisés, foyers d’hébergement et foyers de vie pour personnes handicapées) ; ensemble des personnels des établissements, quel que soit leur niveau de responsabilité ; autres professionnels du secteur social et médico-social, qui doivent être associés à cette démarche.
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    Les mesures pour développer une culture de la bientraitance :

    1. Lancer l’agence nationale d’évaluation sociale et médico-sociale
    2. Enclencher une démarche qualité dynamique dans tous les établissements
    3. Sensibiliser et former les personnels à la bientraitance
    4. Augmenter les effectifs dans les établissements et valoriser les métiers
    5. Humaniser le cadre de vie dans les établissements

    Les mesures pour renforcer la lutte contre la maltraitance :

    1. Faciliter les signalements de maltraitance
    2. Désigner un "correspondant maltraitance" dans chaque DDASS
    3. Doubler les inspections sur le terrain
    4. Veiller à l’application des sanctions et assurer un meilleur suivi des inspections
    5. Elargir l'action du comité national de vigilance